Le métier d’ergothérapeute : un professionnel de la réadaptation
L’ergothérapie est une discipline en plein essor dans le secteur paramédical. L’ergothérapeute joue un rôle clé dans la réadaptation physique, psychologique ou sociale des patients. Son objectif ? Permettre à chacun de retrouver autonomie et qualité de vie au quotidien.
Ce métier centré sur l’humain attire de plus en plus de jeunes en quête de sens. Passion, technicité, empathie et adaptabilité sont des qualités essentielles pour exercer cette profession. Décryptons ensemble comment devenir ergothérapeute, de la formation aux débouchés professionnels.
Qu’est-ce que l’ergothérapie ? Définition et missions de l’ergothérapeute
L’ergothérapie est une spécialité de la rééducation et de l’adaptation fonctionnelle. Le mot vient du grec « ergon » (activité) et « therapeia » (soin). L’ergothérapeute utilise les activités quotidiennes — comme s’habiller, se déplacer, préparer un repas ou utiliser un ordinateur — comme média thérapeutique.
Il intervient auprès de personnes de tout âge souffrant de troubles moteurs, sensoriels, cognitifs ou psychiques. Les patients peuvent être victimes d’un accident vasculaire cérébral, atteints de sclérose en plaques, en situation de handicap ou en perte d’autonomie liée à l’âge.
Les principales missions de l’ergothérapeute sont :
- Évaluer les capacités et les besoins de la personne.
- Mettre en place des programmes de rééducation personnalisés.
- Adapter l’environnement du patient (logement, école, lieu de travail).
- Fabriquer ou recommander des aides techniques (fauteuils roulants, prothèses, orthèses).
- Travailler en coordination avec les médecins, kinésithérapeutes ou psychomotriciens.
Quel parcours pour devenir ergothérapeute ?
Le métier d’ergothérapeute est réglementé en France. Pour exercer, il est indispensable d’obtenir le « Diplôme d’État d’Ergothérapeute » (DEE), qui se prépare en trois ans après le baccalauréat dans un institut de formation agréé.
Voici les différentes voies d’accès à cette formation :
- Parcoursup via une LAS (Licence Accès Santé) : Les candidats peuvent intégrer un institut après une première année universitaire (psychologie, STAPS, biologie) avec une option « accès santé ».
- PASS (Parcours d’Accès Spécifique Santé) : Ce parcours permet de candidater aux écoles d’ergothérapie, en plus d’autres métiers de santé comme la médecine ou la kinésithérapie.
- Concours post-bac : Certains IFE (Instituts de Formation en Ergothérapie) proposent encore un concours directement après le bac, mais cette voie tend à disparaître.
Les instituts de formation (IFE) sont rattachés à des hôpitaux ou des facultés. On en compte une trentaine en France. Une fois admis, les étudiants suivent un cursus professionnalisant mêlant cours théoriques, travaux dirigés en petits groupes et stages cliniques en établissements de santé.
Contenu et organisation de la formation d’ergothérapeute
Le Diplôme d’État d’ergothérapeute est délivré après trois années d’études, soit 180 crédits ECTS. Il est reconnu au niveau licence (niveau 6 du RNCP). Le programme est structuré autour de cinq blocs de compétences :
- L’évaluation des situations d’ergothérapie.
- La mise en œuvre des interventions thérapeutiques.
- L’appropriation des outils scientifiques et techniques.
- La communication avec les patients et l’équipe médicale.
- La gestion de la démarche professionnelle et la formation continue.
Chaque année comprend entre 500 et 600 heures d’enseignements théoriques et près de 700 heures de stage pratique. Les étudiants apprennent à concevoir un projet d’intervention, mettre en place des moyens de compensation et suivre les évolutions du patient.
La dernière année est centrée sur la spécialisation, la rédaction du mémoire professionnel et le perfectionnement avec des stages de longue durée. La formation est exigeante mais profondément vivante et humaine.
Débouchés : où travaille un ergothérapeute ?
Une fois diplômé, l’ergothérapeute peut travailler dans différents secteurs. Le marché de l’emploi est favorable, avec une demande croissante due au vieillissement de la population et à la reconnaissance du rôle des thérapeutes dans la chaîne de soins.
Voici les principaux débouchés professionnels :
- Hôpitaux publics et cliniques privées : en service de rééducation fonctionnelle, neurologie, pédiatrie ou gériatrie.
- Centres de réadaptation, maisons de retraite médicalisées (EHPAD), établissements pour personnes handicapées.
- Travail en libéral, en cabinet ou à domicile, après quelques années d’expérience professionnelle.
- Fonction publique territoriale : ergothérapeutes dans les centres communaux d’action sociale (CCAS).
- En milieu scolaire ou en entreprise, pour adapter les postes de travail ou encourager l’inclusion.
Il est aussi possible de travailler dans des associations, centres de réinsertion ou de collaborer avec des fabricants de matériel médical.
Évolutions de carrière et formations complémentaires
La suite de carrière d’un ergothérapeute peut évoluer dans plusieurs directions. Le professionnel peut se spécialiser dans une pathologie (autisme, troubles musculo-squelettiques, etc.), dans un public spécifique (enfants, personnes âgées), ou encore devenir cadre de santé pour encadrer une équipe.
Il peut aussi envisager des études complémentaires :
- Master en sciences de la rééducation : pour accéder à la recherche ou à l’enseignement universitaire.
- DU (Diplômes universitaires) : en neuropsychologie, en ergothérapie pédiatrique, en adaptation du logement aux personnes en situation de handicap, etc.
- Formation continue : obligatoire dans le cadre du développement professionnel continu (DPC).
Les compétences de l’ergothérapeute sont également recherchées pour des postes dans la gestion de projet, le pilotage des politiques d’accessibilité ou les activités de conseil en entreprise.
Qualités nécessaires pour devenir ergothérapeute
Au-delà des compétences techniques acquises en formation, certaines qualités personnelles sont essentielles pour exercer ce métier avec professionnalisme :
- Écoute et empathie.
- Capacité d’analyse et sens de l’observation.
- Pédagogie et sens du contact humain.
- Créativité pour adapter les solutions aux besoins de chacun.
- Rigueur scientifique et goût pour la recherche.
Ce métier exige également une grande capacité d’adaptation, face à la diversité des pathologies, des publics et des contextes d’intervention. Il nécessite de solides aptitudes à travailler en équipe et à évoluer dans un environnement pluridisciplinaire.
Une profession tournée vers l’avenir
L’ergothérapie est un secteur dynamique, en constante évolution. Les enjeux liés à l’autonomie, au vieillissement de la population et à l’inclusion des personnes en situation de handicap renforcent l’importance du rôle des ergothérapeutes dans la société.
Avec un bon taux d’insertion professionnelle à la sortie de l’école, une réelle utilité sociale et des perspectives d’évolution intéressantes, la profession séduit de plus en plus de jeunes diplômés motivés par un métier humain, technique et enrichissant.
Choisir de devenir ergothérapeute, c’est faire le choix d’une carrière au service du soin, de l’accompagnement et de l’innovation au quotidien.